Yearly Archives: 2018

32 posts

Qui était René Dalibard? par Pierre Guérin

Retranscription intégrale de l’article paru dans Ouest France le 29 septembre 2018 

C’est à la salle Feutren que se tiendra, samedi 13 octobre, la conférence de Pierre Guérin sur René Dalibard. « Je suis parti du livre de François Chappée, à la recherche de ses sources. Certaines comme Kerlévéo et Grossetête sont des références connues. Mais René Dalibard était un parfait inconnu. J’ai commencé une véritable enquête de détective pour retrouver sa trace », explique Pierre Guérin en préambule.

C’est de cette enquête, véritable épopée, pleine de rebondissements qu’il viendra parler lors de la conférence. Avec la découverte de la thèse de René Dalibart en 1907 sur « la pêche en Islande telle que la pratiquent les Paimpolais. »

L’enquête a trouvé sa conclusion et Pierre Guérin en dévoilera le texte au public. « Une thèse intéressante qui élargie encore la vision sur l’histoire, ses sources recouvrant tout l’éventail social. Un panel extrêmement large qui crédibilise ses sources. Et aussi un texte très fluide, très clair et très simple à lire. »

Pierre Guérin en compagnie des membres de l’association Pierre Loti (Photo Ouest-France)

Voir l’article paru le 10 octobre dans la Presse d’Armor

Conférence de Gaultier Roux sur le regard de Pierre Loti sur l’Extrème-Orient

Discours d’accueil de Pierre Kerlévéo, président de l’Association Pierre Loti à Paimpol

Chers Amis,

Bienvenue et Merci, par votre présence, de perpétuer le souvenir de ces héros que furent de 1852 à 1935 les marins du pays de Paimpol qui affrontèrent la mer d’Islande.
 
Devant l’un des plus beaux sites de Bretagne, que cette émouvante statue de Francis Renaud associe pour toujours leur mémoire à celle de Pierre Loti qui les a aimés.
 
Au nom de l’association Pierre Loti à Paimpol, je remercie Madame le Maire, la Municipalité et Monsieur Jo Balcou pour leur soutien et leur efficacité. La semaine dernière, des oiseaux avaient osé salir la sculpture : le nettoyage est parfait !
 
Je salue Madame Anne Piketty et Monsieur Yves Nicolas qui représentent l’Association Internationale des Amis de Pierre Loti, fondée en 1933.
 
J’accueille Gaultier Roux, maître de conférence à l’Université de Fudan à Shanghai. La francophonie, c’est lui ! 
Au printemps, j’ai eu la chance d’assister à une conférence d’Alain Quella-Villéger sur Loti à Shanghai. Impressionnant d’entendre les étudiants Chinois s’exprimer dans un français remarquable !
 
Gaultier leur apporte notre littérature, notre culture, nos valeurs. Cet après-midi, il nous invite à réévaluer le regard de Loti sur l’Extrême-Orient.
 
Sur ses conseils, j’ai lu « Les derniers jours de Pékin », journal de guerre, écrit en 1902, dans lequel Loti relate le conflit entre les nations Européennes et les Boxers. 
J’y ai découvert un Loti historien, pressentant, avec trente ans d’avance, la longue marche de Mao Zedong et de l’armée populaire de libération en 1934 – 1935.
 
Écoutez : « Mon Dieu, le jour où la Chine, au lieu de ses petits régiments de mercenaires et de bandits, lèverait en masse, pour une suprême révolte, ses millions de jeunes paysans tels que ceux que je viens de voir, sobres, cruels, maigres et musclés, rompus à tous les exercices physiques et dédaigneux de la mort, quelle terrifiante armée elle aurait là, en mettant aux mains de ces hommes nos moyens modernes de destruction !… » 
 
Pierre Kerlévéo
 

Lettre de remerciement de Gaultier Roux suite à sa conférence.

Chers amis,

Bonjour !

Je vous écris ce message pour vous remercier de l’accueil qui nous a été réservé lors de notre venue à Paimpol et Ploubazlanec vendredi dernier. Ce fut pour moi une longue mais très belle journée et j’ai éprouvé un profond plaisir à retrouver ces lieux. J’ai par ailleurs pu constater à quel point une atmosphère chaleureuse peut y régner : faire vivre ainsi votre patrimoine aussi bien que la culture universelle vous honore.

La conférence que nous avons organisée fut un réel succès, à ce qu’il m’a semblé, et je souhaite de pareils succès à l’association dans ses projets futurs, pour lesquels vous pouvez évidemment compter sur mon soutien.

Bien amicalement à vous,

Gaultier.

Dr Gaultier Roux / 鲁高杰博士
Asst Prof., French Dept / 讲师, 法文系
200433上海市杨浦区国年路299号复旦大学外文学院(311号)
200433 Shanghai, Yangpu District, Guonian Lu 299, Fudan University, School of Foreign Languages & Literatures (Office #311)

À titre indicatif, vous pouvez consulter les documents qui avaient annoncé la conférence en cliquant sur ce lien,et pour ceux qui pratiquent la langue chinoise, voici la version chinoise.

Et l’annonce dans la presse

[ngg_images source= »galleries » container_ids= »19″ display_type= »photocrati-nextgen_basic_thumbnails » override_thumbnail_settings= »0″ thumbnail_width= »240″ thumbnail_height= »160″ thumbnail_crop= »1″ images_per_page= »20″ number_of_columns= »0″ ajax_pagination= »0″ show_all_in_lightbox= »0″ use_imagebrowser_effect= »0″ show_slideshow_link= »1″ slideshow_link_text= »[Montrer sous forme de diaporama] » order_by= »sortorder » order_direction= »ASC » returns= »included » maximum_entity_count= »500″]

Assemblée Générale du 13 octobre 2018

Bonjour à tous,

L’Assemblée Générale Ordinaire s’est tenue le 13 octobre 2018 salle Feutren à Paimpol.

La soirée s’est terminée par une conférence de Pierre Guérin sur René Dalibard .

Article paru dans le Télégramme du 17 octobre 2018

L’association des Amis de Pierre Loti à Paimpol (APLP22) tenait son assemblée générale, samedi, à la salle Feutren. L’occasion pour organiser une conférence en conviant Pierre Guérin pour sa « Pêche en Islande telle que les Paimpolais la pratiquent » et, bien sûr, évoquer les réalisations de l’année et les projets à venir.

Statues voyageuses

Le temps fort fut évidemment la mise en place de la statue hommage à l’œuvre de Loti, des « Veuves d’islandais », en juillet, à Lann Vraz, à Ploubazlanec. Le président Pierre Kerlévéo a ensuite enchaîné sur le programme de l’année. Il sera notamment question de lancer une vente par souscription, actes du colloque « Les Bretagnes de Pierre Loti », qui s’était tenu à Paimpol, en 2012. « Au printemps, nous souhaiterions organiser une conférence sur Armand Dayot et voir enfin son buste sur son socle en ville », a lancé le président.

Enfin, statue encore, l’APLP souhaiterait faire venir à Tréguier la copie en plâtre des « Veuves d’Islandais », puisque la « Pleureuse » du monument aux morts est aussi une œuvre de Francis Renaud, « ce qui permettrait de réunir le Trégor et le Goëlo ».

Des cartes postales des veuves

Par ailleurs, des cartes postales représentant le dessin de la statue des « Veuves » vont être mises en vente.

Enfin, un partenariat va se créer entre la toute nouvelle société des amis de Loti, à Hendaye, où l’écrivain possédait une maison et l’APLP.

Le conseil d’administration de l’APLP est composé de : Max Querrien, président d’honneur ; Pierre Kerlévéo, président ; Nelly Souquet, secrétaire ; Jean-Pierre Tanvez, secrétaire adjoint ; Éric Kerlévéo, trésorier ; Serge Le Quéau, trésorier adjoint. Membres : Annie-Claude Ballini, Annick Chaussis, Emilie Desouche, Françoise Huchet, Françoise Lepinette, Mona Mériau, Yves Paindestre.

Article paru dans Ouest-France du 14 octobre 2018

L’association Pierre-Loti se lance dans d’autres projets

Les membres de l’association Pierre-Loti ont fait le point sur leurs projets lors de leur assemblée générale

C’était leur traditionnelle assemblée générale samedi… Les membres de l’association Pierre Loti se sont retrouvés Salle Feutren à Paimpol pour dresser le bilan de l’année passée. « De belles choses ont vu le jour, se félicite Pierre Kerlévéo, le président. Parmi elles, l’inauguration en juillet, de la statue « Veuves d’Islandais », à Ploubazlanec. Autre belles réussites : la poursuite du travail d’identification des marins décédés en Islande, la participation à quatre émissions de France 3 sur Pierre Loti et un site internet tout neuf.

[ngg src= »galleries » ids= »20″ display= »basic_thumbnail »]

Musée « Milmarin-Mémoires d’Islande » à Ploubazlanec

Texte intégral de l’article paru dans le télégramme le 30 juin 2018

Article du 30 juin 2018:

Mémoire d’Islande: Milmarin fête son nouveau musée

La maquette d’une des goélettes exposées intéresse manifestement Jean-Paul Poirier directeur du lycée de Kersa. (DENIS BORGEL)

Le musée Mémoire d’Islande a pris place depuis le 30 avril dans le centre Milmarin, à Ploubazlanec. Vendredi, la collection de l’association Mémoire d’Islande a été officiellement inaugurée. Avec la présence de nombreux visiteurs.

Entre Paimpol et l’Islande, il y a un point commun indissociable : la pêche. Les pêcheurs de la région se rendaient en effet dans ce pays pour pêcher. Ils revenaient avec des fortunes diverses, entre cargaisons fructueuses ou parfois des disparitions en mer.En 1994, quatre copains pêcheurs, Pierre Floury, Patrick Peltier, Paul Thépaut et Louis Corouge, ont créé l’association Plaereneg Gwechall, soit littéralement « Ploubazlanec autrefois ». Leur but ? Valoriser la mémoire de la grande pêche et, dans la foulée, créer un musée dans la maison d’un ancien pêcheur, François Le Buchan, qui a fait trois campagnes en Islande, grâce à des collections d’objets et de documents confiés à l’association par les descendants des pêcheurs ayant fait le voyage.

 

L’âme et l’esprit originel du premier musée.

En octobre 2016, il a été décidé de transférer ce musée, un peu vieillot, au tout nouveau centre Milmarin, dans l’ancien presbytère. Ce projet, porté par Alexandre Porteneuve, a mis un point d’honneur à transférer non seulement les collections, mais également l’âme et l’esprit originel du musée, avec une scénographie réussie de la société Agence Links. Des livrets de traduction, en breton et en anglais, sont proposés à l’accueil. Des bénévoles guident les visiteurs du musée, qui comporte deux niveaux, sur une centaine m².

La proximité directe du Mur des Disparus en mer avec le musée en fait un lieu de mémoire cohérent.

Ce musée, qui est ouvert au public depuis le 30 avril 2018, a été inauguré officiellement vendredi. Le nombre impressionnant de personnes présentes à cette inauguration est la preuve de l’intérêt que portent les gens du coin à ce musée. L’inauguration a été conclue par les discours officiels et un cocktail servi aux invités.

Article du 26 avril 2018:

Mer: Mémoires d’Islande ancrée à Milmarin

Bernard Le Rousseau, président de Mémoire d’Islande, savoure avec force l’emplacement de sa nouvelle collection

Une date à bien inscrire sur le calendrier. Lundi, le musée Milmarin, à Ploubazlanec, rouvrira ses portes avec, à son bord, la collection de l’association Mémoire d’Islande. Une page d’histoire se tourne en même temps qu’une autre s’ouvre.

Depuis 1994, une petite maison située derrière la mairie de Ploubazlanec abritait une petite pépite composée de souvenirs, d’objets, de documents, à la mémoire des pêcheurs d’ici, partis en Islande ou à Terre-Neuve. Mais ce petit musée, bichonné et surveillé comme le lait sur le feu par une poignée de bénévoles de l’association Plaeraneg Gwechall, devenait vraiment très étroit, vétuste. Plus du tout adapté à la mise en valeur d’une telle collection.

Une « vraie » ouverture.

Après un an de réunions de travail et de collaboration active avec les services de la mairie, le personnel du musée Milmarin et Guingamp Paimpol Armor Argoat Agglomération (GP3A), ayant récupéré le « bébé » après la Communauté de communes Paimpol-Goëlo (CCPG), Mémoire d’Islande a trouvé place à l’intérieur de Milmarin, tout en restant gestionnaire et propriétaire de la collection. Lundi 30 avril va donc être le lancement d’une saison nouvelle : celle de la « vraie » ouverture de Milmarin, désormais complet. Gaëlle Bachet, responsable du site, rappelle que depuis l’été dernier, en 2017, le public avait déjà accès à « l’Appel du Large », espace dédié à la Marine marchande contemporaine ; aux Docks, qui est l’espace documentaire récolté et offert à la collectivité par Roger Courland, et au bureau d’information touristique dédié à la mer.

Quatre sections sur deux étages.

Désormais, on peut découvrir le tout nouveau visage de Mémoire d’Islande, à partir d’une scénographie de toute beauté. « Une tâche délicate », souligne Alexandre Porteneuve, animateur, ayant fait le lien avec la mairie.

La vie à bord comme si on y était.

De manière très sensible et émouvante, de nombreuses photos, souvent poignantes, retracent la dureté de la vie de ces hommes et quasi enfants parfois, embarqués à bord des goélettes. « On n’a pas l’odeur mais l’effet visuel restitue bien l’ambiance qui régnait à bord », évoque Bernard Le Rousseau, en faisant découvrir les objets de la vie courante et des témoignages audio. Sur place, le visiteur découvrira comment voir de plus près le mur des disparus, situé à quelques encablures.

 
Mais pour cela, il faut s’y rendre.
Milmarin (16 rue de la Résistance, près de l’église, à Ploubazlanec) : ouvert au public, pour le nouveau musée Mémoire d’Islande, du lundi 30 avril au 13 mai, de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h, puis d’avril à juin, en septembre, octobre et lors des petites vacances, du mercredi au vendredi et le dimanche, de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 18 h ; en juillet et août, ouvert tous les jours. Tél. 02.96.55.49.34.
 
L’Association Pierre Loti à Paimpol est un contributeur de l’exposition, voir l’extrait du dossier de presse.

Partenariat fructueux entre APLP22 et l’AIAPL (Pierre Kerlévéo, président de l’APLP22)

Chers Amis
 
Au milieu de ses nombreux déplacements, Pierre Loti avait un avantage sur nous, celui de ne pouvoir être importuné par les grèves !
Rentrant de Chine, j’ai échappé à celle d’Air-France mais la SNCF en annulant mon billet, acheté il y a un mois, me prive du bonheur de me trouver parmi vous et de vous apporter le salut cordial et fraternel de vos Amis Paimpolais !
 
Je ne vous parlerai pas de la statue en hommage à Loti, érigé à Ploubazlanec face à un des plus beaux sites de Bretagne : le président Nicolas a si bien relaté dans le bulletin cette aventure qui a duré 80 ans !
Notre association voudrait éclairer la statue (par éolienne ou énergie solaire, auriez-vous des idées ?), mieux la signaler et aussi animer ce site, magnifique et émouvant. Elle a été contactée par Patrice Marie, auteur de la pièce de théâtre « Le voyageur idéal ».
Je n’ évoquerai pas la rencontre improbable Loti-Kerlévéo sinon pour vous révéler que la soutane du second vient d’être retrouvée !
 
Lors de notre prochaine assemblée générale de mai, un historien fera un exposé sur la thèse de droit, retrouvée en bibliothèque universitaire de Rennes et soutenue au début du XXe siècle par René Dalibard, un étudiant en droit  : « La pêche Paimpolaise en Islande ».
 
C’est un sujet mobilisateur. En mars, notre association a rempli le cinéma de Paimpol pour la projection d’un film sur le Père Yvon, un Capucin incontrôlable qui défendait la cause des marins de Terre-Neuve. En 1935, il les filmait au travail et créa même une radio avec l’autorisation du Front Populaire « Radio morue » !
 
L’association a découvert un autre prêtre, le Père Hamon qui effectua plusieurs campagnes d’Islande. Sa biographie nous apprend qu’il rencontra comme Loti l’Amiral Pottier et Monseigneur Favier, évêque de Pékin. Aumônier de l’escadre en Chine, il présida les funérailles de deux soldats en présence de Pierre Loti.
 
Ces informations proviennent de la lecture des « Derniers jours de Pékin », ouvrage que j’avais emporté. Y ai découvert un Loti visionnaire annonçant « la longue marche » et le maoïsme, dès 1902 : « Mon Dieu, le jour où la Chine, au lieu de ses petits régiments de mercenaires et de bandits, lèverait en masse, pour une suprême révolte, ses millions de jeunes paysans tels que ceux que je viens de voir, sobres, cruels, maigres et musclés, rompus à tous les exercices physiques  et dédaigneux de la mort, quelle terrifiante armée elle aurait là, en mettant aux mains de ces hommes nos moyens modernes de destruction ! »
 
Ce 17 avril, à l’Université Américaine de Shanghai, Alain Quella-Villéger a séduit comme toujours son auditoire en défendant la modernité de Loti. Ces étudiants Chinois, motivés par Gaultier Roux, leur passionnant professeur de lettres, qui fera une conférence à Ploubazlanec dans la seconde quinzaine d’août, s’exprimaient dans notre langue avec une telle aisance !
 
Au début de 2018, la télévision régionale France 3 a consacré quatre émissions à Loti et l’Islande. Vous les retrouverez sur notre site internet qui fonctionne à nouveau grâce à un webmaster d’une grande efficacité, Jean-Pierre Tanvez.
 
Les recherches statistiques concernant le nombre exact de disparus en Islande du pays de Paimpol se poursuivent aussi. www.marinsdislande.fr
 
Les actes du colloque de 2012 « Les Bretagnes de Pierre Loti » sont publiés.
 
Nelly Souquet, que vous connaissez bien, accueille de nombreux visiteurs qui apprécient la beauté de notre terroir qu’elle aime tant et dont elle a approfondi l’ histoire.
 
Chers Amis, merci de votre attention. Je ne vous importune pas davantage.
 
À chaque rencontre de notre conseil d’administration, un de ses membres lit un passage d’un texte de Loti qui lui apporte une émotion, un intérêt, un ressenti fort que le groupe partage.
 
Car pour rester dans l’actualité, paraphrasant qui vous savez dans « Tennessee » : « On a tous quelque chose en nous de Loti, cette volonté de prolonger la nuit, ce désir fou de vivre une autre vie, ce rêve en nous avec ses mots à lui ».
 
 

Don du pistolet de Sylvestre Floury au musée « Mémoires d’Islande »

Le pistolet de Sylvestre Floury (surnommé Chél )

Le jeudi 10 mai 2018, une cérémonie émouvante a eu lieu dans la salle « Pierre Loti » du musée « Mémoire d’Islande » au sein du centre Milmarin de Ploubazlanec.

Yves Floury est venu y déposer le pistolet de son trisaïeul Sylvestre Floury. Il était accompagné de plusieurs membres de sa famille dont : sa grand-mère Marie-Rose Floury, dite Mimi, 96 ans ; d’Antoinette Floury, 86 ans, petite-fille de Sylvestre ; de son épouse et de sa sœur ainsi que de 5 enfants.

C’est en présence également de Bernard Le Rousseau, président de l’association « Plaenareg Gwechall », de Pierre Floury, co-fondateur du musée « Mémoire d’Islande », et de plusieurs membres de l’association qu’Yves Floury, ému, a remis officiellement le pistolet, afin qu’il soit dans un lieu protégé, à la vue de tous.

Ce pistolet a une histoire. Selon la transmission orale familiale, Sylvestre Floury aurait sauvé la vie de Julien Viaud, Pierre  Loti de son nom d’écrivain, grâce à cette arme.

Sylvestre Floury (des Floury Perro), surnommé Chél, est né le 1er juin 1862 à Pors-Even, en Ploubazlanec, dans une petite maison appelée « Ker Janik », située dans l’impasse « Gardenn an Tadou Kozh ». par son père et par sa mère, il est doublement cousin de Guillaume Floury qui devient Yann Gaos, le héros du roman « Pêcheur d’Islande » de Pierre Loti. Quant à Sylvestre, il devient Sylvestre Moan dit Lurlu sous la plume de l’écrivain.

Sylvestre navigue d’abord au bornage, puis au cabotage et à la petite pêche.

Appelé dans la marine de guerre pour son service militaire, il rejoint la Division de Toulon, le 23 mars 1883, et embarque sur le transport BIEN-HOA qui l’emmène à Saïgon pour l’expédition du Tonkin. Il embarque ensuite sur différents bateaux « en Chine » jusqu’à son retour en France le 12 juin 1885. Il s’est donc trouvé en même temps que l’écrivain Pierre Loti au Tonkin.

Pierre Loti avait entraîné un groupe de personnes, dont Sylvestre, dans un endroit dangereux et malfamé. L’écrivain se trouvant en grand danger, Sylvestre lui sauva la vie en sortant son pistolet. Ce pistolet était conservé depuis par la famille Floury.

Au Tonkin, Sylvestre Floury a participé à plusieurs assauts et a été blessé à deux reprises au combat de Loch-Nan, le 6 octobre 1884, ce qui lui a valu la médaille militaire le 28 décembre 1884.

A son retour du Tonkin, Sylvestre reprend le cabotage et la petite pêche. Ce n’est qu’en 1888 qu’il embarque sur la goélette MARIE pour l’Islande. Il fera 25 campagnes d’Islande.

En 1889, il se marie à Marie-Françoise Le Cudennec et vient habiter le village de Boursoul en Ploubazlanec, sur la route de Launay.

L’histoire de Sylvestre a inspiré le romancier Pierre Loti dans son roman « Pêcheur d’Islande ».

Sylvestre meurt chez lui à Boursoul, le 24 décembre 1934, à l’âge de 72 ans. Il est inhumé dans le cimetière de Ploubazlanec et non comme l’écrit Pierre Loti dans un cimetière avec : « …des tombes mandarines, des dragons et des monstres ; d’étonnants feuillages, des plantes inconnues …dans l’île de Singapour… ».

Nelly SOUQUET, pour les associations Plaenareg Gwechall et Pierre Loti.

[ngg_images source= »galleries » container_ids= »17″ display_type= »photocrati-nextgen_basic_thumbnails » override_thumbnail_settings= »0″ thumbnail_width= »240″ thumbnail_height= »160″ thumbnail_crop= »1″ images_per_page= »20″ number_of_columns= »0″ ajax_pagination= »0″ show_all_in_lightbox= »0″ use_imagebrowser_effect= »0″ show_slideshow_link= »1″ slideshow_link_text= »[Montrer sous forme de diaporama] » order_by= »sortorder » order_direction= »ASC » returns= »included » maximum_entity_count= »500″]

Loti et l’Islande dans « Le journal de Paimpol » (Articles relevés par Pierre Cordier)

 Février 1911 : Départ de 20 Goélettes pour l’Islande. Sous la plume d’un dénommé G.L., on pouvait lire:

Quand sous l’impression du roman de Pierre Loti, on veut vivre les émotions fortes ressenties à la lecture de « Pêcheur d’Islande », on éprouve une quasi déception. Non pas que la délicieuse baie paimpolaise ne soit pas agréable à voir par un soleil de février, aussi que dans le fond de la baie de Saint-Riom des goélettes louvoient, mais ces cortèges de mères éplorées, de fiancées regardant d’un œil terne les préparatifs de l’appareillage, tout cela existe plus ou moins sur les bassins de Paimpol. On ne peut, en réalité, assister à ces démonstrations que sur la stèle de granit qui surplombe le promontoire de Pors Even de sa silhouette de mort.

Là, muni de jumelles de vieux pêcheurs à la barbe hirsute, reconnaissant à des signes particuliers des goélettes sur lesquelles sont embarqués les chers absents. Et, en présence de ces indications, bien des paupières parlent des larmes et des mains fébriles, les mouchoirs s’agitent dans la direction des goélettes, qui sous l’impulsion d’une bonne brise, s’éloignent en saluant la terre de leurs pavillons…

Mouchoirs blancs… oh! Vous qu’on agite

Dans le mystère des adieux,

Petits mouchoirs, les morts vont vite,

Restez pour essuyer les yeux.

Mai 1924 : Pêcheur d’Islande

Le producteur et réalisateur Baroncelli va commencer la réalisation de « Pêcheur d’Islande », tiré du célèbre roman de Pierre Loti.

C’est Charles Vanel qui va interpréter le principal rôle masculin. Il était présent il y a plusieurs semaines à Paimpol afin d’étudier les mœurs des pêcheurs islandais de notre région. L’opérateur, originaire de Saint-Malo, Louis Chaix qui, l’accompagnait a déjà enregistré plusieurs séquences de l’armement et des départs des goélettes pour l’Islande.

Ce mardi 20 mai 1924, Baroncelli embarqué à Paimpol à destination de l’Islande à bord de la « MARIE ». À sa demande, une foule immense de Paimpolaise avec leur coiffe participe aux prises de vues.

Également sur place, des journalistes de tous les grands quotidiens parisiens. Et la « MARIE » largue les amarres ce mardi 20 mai à 8 heures du matin.

25 Avril 1925 : Paimpol Cinéma

Séances vendredi 24, samedi 25, dimanche 26 en soirées. Dimanche en matinée aux heures ordinaires

PÊCHEUR D’ISLANDE

  • Film de Baroncelli
  • D’après le roman célébré de Pierre Loti
  • Prix des places: Fauteuils: 3fr, Premières: 2fr, Secondes: 1fr

On s’écrasera dans la salle de cinéma. Il n’est pas un Paimpolais, pas un habitant de Loguivy-de-la-Mer, de Ploubazlanec, de Kérity, de Plounez et même de Lézardrieux qui pourra résister au plaisir de voir enfin réalisé à l’écran l’œuvre que tourna sous leurs yeux Mr Baroncelli. Il faudra venir de bonne heure pour être bien placé.

NB: il s’agit de la publicité relevée telle qu’elle dans le journal de Paimpol de l’époque. Le cinéma se trouvait à l’angle de la place du Marteau et de la rue de Romney. (À vérifier). Par la suite, on le retrouve au bout de la rue Nicolas Armez, derrière la mairie, en face de la maison du département. Puis, actuellement, derrière l’église.

29 janvier 1927: Article dans l’Exelsior repris dans le journal de Paimpol.

 « Mon frère Yves »

C’était le héros du livre de Pierre Loti que tout le monde a lu. Retraité de la Marine, Yves Le Corre* coulait des jours paisibles à Rosporden dans le Finistère, oū il était venu au monde. Il savait, on lui avait raconté que son lieutenant Viaud l’avait « mis » dans un roman et n’était pas sans en tirer quelque vanité, bien qu’il fut loin de sa célébrité mondiale. Il vient de s’éteindre à l’age de 75 ans et dort maintenant de son dernier sommeil à l’ombre de l’humble clocher de son petit village.

Si Pierre Loti vivait encore, quelle serait son émotion en voyant disparaître ce vieux compagnon qui lui inspira un de ses plus émouvants ouvrages, et dont il aimait à évoquer le souvenir.

*: il s’agit en realité de Pierre Le Cor (1852-1927)

 

Visite de l’Association « les gourmets de Saint-Ilan » le 7 avril 2018

Passionnés par Pierre Loti et l’histoire de l’Islande, les gourmets de Saint-Ilian ont été très intéressés par la découverte de nos magnifiques sites.

[ngg_images source= »galleries » container_ids= »18″ display_type= »photocrati-nextgen_basic_thumbnails » override_thumbnail_settings= »0″ thumbnail_width= »240″ thumbnail_height= »160″ thumbnail_crop= »1″ images_per_page= »20″ number_of_columns= »0″ ajax_pagination= »0″ show_all_in_lightbox= »0″ use_imagebrowser_effect= »0″ show_slideshow_link= »1″ slideshow_link_text= »[Montrer sous forme de diaporama] » order_by= »sortorder » order_direction= »ASC » returns= »included » maximum_entity_count= »500″]

L’Association des relieurs de Saint-Malo dans les pas de Pierre Loti le 23 mai 2018

Le 23 mai 2018, l’association des relieurs de Saint-Malo qui a travaillé sur les ouvrages de Pierre Loti est venue spécialement à Ploubazlanec découvrir les sites qui l’ont inspiré. Chaque membre avait relié un de ses ouvrages en prévision d’une exposition qui aura du 19 au 24 mai à Saint-Malo.

[ngg_images source= »galleries » container_ids= »16″ display_type= »photocrati-nextgen_basic_thumbnails » override_thumbnail_settings= »0″ thumbnail_width= »240″ thumbnail_height= »160″ thumbnail_crop= »1″ images_per_page= »20″ number_of_columns= »0″ ajax_pagination= »0″ show_all_in_lightbox= »0″ use_imagebrowser_effect= »0″ show_slideshow_link= »1″ slideshow_link_text= »[Montrer sous forme de diaporama] » order_by= »sortorder » order_direction= »ASC » returns= »included » maximum_entity_count= »500″]

Que pensez-vous de ce site?

Ce site a été conçu par une équipe de bénévoles ayant à cœur de faire connaître l’homme exceptionnel qu’était Pierre Loti à travers sa présence dans la région de Paimpol.

Nous faisons de notre mieux pour le faire vivre.

Nous sommes à la recherche de personnes qui souhaiteraient publier des articles. Si cela vous intéresse et après nous avoir noté, laissez-nous votre nom, votre prénom, votre adresse éléctronique et le sujet de l’article que vous souhaiteriez publier.

Par avance, merci

Conférence sur Loti à Shanghai le 17 avril 2018

Alain Quella-VIlléger à gauche sur la photo, a fait une conférence à l’Université de Fudan à Shanghai ayant pour sujet « La modernité de Pierre Loti ».

À droite sur la même photo, Gaultier Roux, professeur de littérature française, viendra faire une conférence sur « Pierre Loti et l’Extrême-Orient » près de la statue des « Veuves d’Islandais » à Ploubazlanec le vendredi 24 août à 18h00.
 
 
Passer la souris sur les photos ci-dessous pour votre les titres ou cliquer pour agrandir

[ngg_images source= »galleries » container_ids= »15″ display_type= »photocrati-nextgen_basic_thumbnails » override_thumbnail_settings= »0″ thumbnail_width= »240″ thumbnail_height= »160″ thumbnail_crop= »1″ images_per_page= »20″ number_of_columns= »0″ ajax_pagination= »0″ show_all_in_lightbox= »0″ use_imagebrowser_effect= »0″ show_slideshow_link= »1″ slideshow_link_text= »[Montrer sous forme de diaporama] » order_by= »sortorder » order_direction= »ASC » returns= »included » maximum_entity_count= »500″]

Du bloc de granit de Saint-Samson au dévoilement à Lann Vras

Une rencontre peu probable mais pourtant: L’évêque et le syndicaliste

À la fin de l’année 1999, une rencontre décisive a lieu entre deux passionnés de l’oeuvre de Pierre Loti : Mgr Jean Kerlévéo, évêque originaire de Paimpol, et Serge Le Quéau, militant syndical. Une amitié improbable naît entre le prêtre blanc et le syndicaliste rouge.
Le premier fait part au second de son plus ardent souhait de faire réaliser la statue et de l’installer à Paimpol, face à la mer. « Mgr Jean Kerlévéo est décédé quelques mois après, en janvier 2000, mais je lui avais fait la promesse de réaliser ce voeu. » Les années passent, Serge Le Quéau n’oublie pas. En 2010, il crée l’Association Pierre Loti à Paimpol dont l’objectif premier est de recueillir des fonds pour financer les travaux. « Les 60 000 € nécessaires ont été rapidement réunis par souscription. »

Un comité d’experts a choisi les granits suivants:

  • La statue : un granit de Saint-Samson (près de Pleumeur- Bodou) au grain fin, très dur, de couleur beige rosé qui fonce lorsqu’il est mouillé. Pierre dense, elle permet la réalisation d’un monument imposant et la finesse du grain autorise la taille si caractéristique des plissés des robes des deux personnages féminins de Francis Renaud. Elle présente une bonne résistance à l’usure et assure la résistance aux lichens, aux mousses et aux embruns. Sa couleur absorbe tous les changements de lumière. La base de la statue serait d’une épaisseur de 30 cm.
  • Le socle : un granit de qualité différente: granit rose de Ploumanarc’h. Il peut garder l’aspect brut de rochers.
  • [ngg_images source= »galleries » container_ids= »12″ display_type= »photocrati-nextgen_basic_thumbnails » override_thumbnail_settings= »0″ thumbnail_width= »240″ thumbnail_height= »160″ thumbnail_crop= »1″ images_per_page= »20″ number_of_columns= »0″ ajax_pagination= »0″ show_all_in_lightbox= »0″ use_imagebrowser_effect= »0″ show_slideshow_link= »1″ slideshow_link_text= »[Montrer sous forme de diaporama] » order_by= »sortorder » order_direction= »ASC » returns= »included » maximum_entity_count= »500″]

Le sculpteur Charly Sallé, sculpteur ornemaniste à la base et meilleur ouvrier de France en 1990 en tant que sculpteur praticien, a choisi dans la carrière de Saint-Samson (Pleumeur-Bodou) un impressionnant bloc de granit de plus de dix tonnes.

J’ai d’abord reproduit une maquette en plâtre grandeur nature d’après la maquette réalisée en 1932 par Francis Renaud qui a représenté 600 heures de travail. Puis je me suis attaqué au bloc de granit à coup de burin et de meuleuse pneumatique. Certes, il faut manipuler des outils, porter un masque pour la poussière. Ca se fait, c’est pas facile mais ça se fait. Il y a dans mon atelier une multitude d’outils, chacun ayant une fonction précise Et contrairement à ce que l’on pense, il faut toujours tourner l’outils vers soi pour reconnaître le pas.
C’est un travail de titan, une oeuvre de longue haleine de plus de 1000 heures, débutée à l’été 2014, 40 ans après le décès de Francis Renaud. C’est un travail de précision, je me dois de respecter strictement les cotes de la création originale même si ça n’exclut pas une petite touche personnelle. J’ai ajouté une larme au coin de l’oeil de Gaud, et rendu le regard de Moan plus expressif. Mais je sais que, de là où il est aujourd’hui, Francis Renaud ne m’en voudra pas…

[ngg_images source= »galleries » container_ids= »13″ display_type= »photocrati-nextgen_basic_thumbnails » override_thumbnail_settings= »0″ thumbnail_width= »240″ thumbnail_height= »160″ thumbnail_crop= »1″ images_per_page= »20″ number_of_columns= »0″ ajax_pagination= »0″ show_all_in_lightbox= »0″ use_imagebrowser_effect= »0″ show_slideshow_link= »1″ slideshow_link_text= »[Montrer sous forme de diaporama] » order_by= »sortorder » order_direction= »ASC » returns= »included » maximum_entity_count= »500″]

Le 21 avril 2017, Après xx heures de travail, la statue est prête à effectuer son voyage vers son lieu final de villégiature 

[ngg_images source= »galleries » container_ids= »10″ display_type= »photocrati-nextgen_basic_thumbnails » override_thumbnail_settings= »0″ thumbnail_width= »240″ thumbnail_height= »160″ thumbnail_crop= »1″ images_per_page= »20″ number_of_columns= »0″ ajax_pagination= »0″ show_all_in_lightbox= »0″ use_imagebrowser_effect= »0″ show_slideshow_link= »1″ slideshow_link_text= »[Montrer sous forme de diaporama] » order_by= »sortorder » order_direction= »ASC » returns= »included » maximum_entity_count= »500″]

La voici arrivée. Après une minutieuse installation, elle est enfin prête pour inauguration le 15 juillet 2017.

[ngg_images source= »galleries » container_ids= »11″ display_type= »photocrati-nextgen_basic_thumbnails » override_thumbnail_settings= »0″ thumbnail_width= »240″ thumbnail_height= »160″ thumbnail_crop= »1″ images_per_page= »20″ number_of_columns= »0″ ajax_pagination= »0″ show_all_in_lightbox= »0″ use_imagebrowser_effect= »0″ show_slideshow_link= »1″ slideshow_link_text= »[Montrer sous forme de diaporama] » order_by= »sortorder » order_direction= »ASC » returns= »included » maximum_entity_count= »500″]

La statue de Lann Vras

Dans mon idée, le monument ne porterait qu’une seule inscription: à Pierre Loti ». J’espère qu’il se réalisera un jour, seulement qui s’en occupera? Je n’en sais rien, disait Francis Renaud à Yves Le Diberder lors d’une interview pour « La Bretagne ».

L’Association Pierre Loti à Paimpol créée en 2010 releva le défit et réalisa son vœu et celui de Monseigneur Jean Kerlévéo le 15 juillet 2017 en érigeant la statue « Veuves d’Islandais » financée par souscription et réalisée par Charly Sallé à partir du modèle de Francis Renaud.

Elle est visible sur le site de Lann Vras (Grand Ajonc) dans la commune de Ploubazlanec (Plaeraneg).
Elle domine Loguivy-de-la-Mer (Logivi-Plaeraneg) et le bras de mer entre l’archipel de Bréhat (Enezeg Briad) et la Pointe de l’Arcouest (Beg an Arc’houest).

La statue de Charly Sallé, en granit de Saint-Samson pour la statue et en granit de Ploumanac’h pour le socle, est haute de 2,50 mètres, de 1,70 mètres de large et d’un poids d’environ 6 tonnes. Elle a été réalisée à partir de la maquette de Francis Renaud (1887-1973) en terre cuite patinée exécutée vers 1932. Cette œuvre de Francis Renaud a reçu la médaille d’or au salon des artistes français à Paris

Passer la souris sur les photos pour voir les légendes ou cliquer pour les voir en entier

 

 

il existe une réplique à l’échelle 1 de cette statue en plâtre, qui sera exposée dans le hall du conseil départemental puis dans différents établissements publics du département des Côtes d’Armor.

La genèse de la statue

La réalisation de la statue est-elle une création ou restauration?

Ce projet de réalisation de la statue que Francis Renaud a créée en hommage à Loti, est à la fois création et restauration d’un patrimoine artistique. D’où une ambiguïté qui rend complexe son orientation et sa désignation. Un artiste sculpteur va réaliser le monument à l’identique et ranimer la mémoire d’un autre artiste costarmoricain de talent.

Au regard de notre association qui est l’initiatrice du projet, il s’agit bien de réveiller un patrimoine existant, puis oublié, qui permettrait aux paimpolais de se réapproprier un morceau de leur histoire afin de la transmettre et, de pérenniser l’image de l’écrivain voyageur, objectif commun aux deux associations.

Patrimoine historique, économique, humain.

Rappel évident de la période de la Grande Pêche, la statue est un hommage aux femmes qui ont payé elles aussi, un lourd tribut à la mer qui les aidait à vivre. Elle est l’hommage à Loti, à qui Paimpol doit une grande partie de sa notoriété et l’âme des lieux. Représentation symbolique, perpétuant pour la jeune génération paimpolaise un épisode de l’histoire de leur pays que leurs grands-parents et parents ont eu tendance à vouloir occulter, tant le souvenir en était douloureux. Représentation symbolique aussi pour les visiteurs de passage qui, lorsqu’ils viennent à Paimpol, s’attendent à trouver quelque témoignage de cette époque.

Patrimoine artistique auquel est rattaché le nom de grandes figures des Côtes d’Armor.

Hommage à Francis Renaud, sculpteur briochin de grand talent et de renommée nationale, mais aussi à Armand Dayot enfant de Paimpol qui, devenu Inspecteur Général des Beaux-Arts, a soutenu l’artiste, à Monseigneur Jean Kerleveo, qui aurait aimé voir le projet réalisé et avait confié ce souhait peu de temps avant son décès à son ami Serge Le Quéau.

L’œuvre de Francis Renaud a reçu en 1932 la médaille d’or au Salon des Artistes Français à Paris, mais il n’a pas eu de commande et la statue n’a pas été réalisée avant son décès. Elle est l’émouvante représentation de l’art si particulier de son auteur et l’évocation de la souffrance des femmes de marins perdus en mer, lors de la grande épopée de la pêche à Islande qui a marqué l’histoire de Paimpol dans la deuxième moitié du 19ème siècle et jusqu’à l’entre-deux guerres.

Maquette de Francis Renaud

 

Ce couple de femmes qui se tiennent côte à côte, l’une en coiffe, debout, droite, le visage impassible et dur, les yeux perdus vers le lointain, l’autre la tête inclinée et en partie cachée par sa cape de veuve serait un vibrant hommage à l’écrivain qui a contribué à la notoriété de Paimpol.
Francis Renaud a choisi cette représentation de veuves d’Islandais, en pensant aux deux personnages féminins du roman de Pierre Loti : la grand-mère Moan et Gaud car, disait-il, «elles répondaient le mieux à cette courte mais impitoyable phrase de son roman Pêcheur d’Islande : Elle (Gaud) s’était mise à l’attendre… Il ne revint jamais ».

L’Aventure de la Grande Pêche à l’Islande par Séverine Breton (FR3 Bretagne)

« Contre un panneau du fond, une sainte vierge était fixée (…), elle était un peu ancienne (…) et peinte avec un art naïf (…) mais les personnages en faïence se conservent beaucoup plus longtemps que les vrais hommes », écrit Pierre Loti dans « Pêcheur d’Islande ». Les personnages en faïence se conservent plus longtemps que les vrais hommes, en quelques mots, l’écrivain dit la rudesse du métier et la fragilité de la vie de ces marins qui partaient pêcher la morue dans les eaux glacées et tourmentées de Terre-Neuve ou d’Islande.

Cinq siècles de Grande Pêche à Terre Neuve et en Islande

Les bancs de morue de Terre Neuve ont été découverts à la fin du 15ème siècle. On dit qu’alors, les morues étaient si nombreuses qu’on pouvait les apercevoir, miroitant dans l’eau. La rumeur se répand très vite, de port en port. Paimpol, Binic, Saint-Malo, Fécamp, Bordeaux… en Bretagne, en Normandie, des bateaux sont armés pour partir chercher ce poisson que l’on appelle, Or Blanc.
Sur les voiliers, les goélettes, il faut alors des jours et des jours de mer pour atteindre le grand nord. Les marins partaient à la mi-février, pour ne rentrer qu’à l’automne, ils ne voyaient jamais les feuilles des arbres. Au 16ème siècle, 10 000 hommes embarquaient chaque hiver.

La pêche dans la brume, le froid et le vent

 Mais si la morue chérit les eaux à deux degrés, les marins eux ne l’aime guère à cette température. Sur le pont, les températures étaient rarement positives, il fallait pourtant pêcher… à la ligne, à bord des goélettes islandaises. Les hommes tiraient leur place au sort, mais tous, quoi qu’il arrive, étaient face au vent, à la pluie, à la neige. A Terre Neuve, les hommes quittaient le voilier pour aller pêcher sur des doris, une sorte de petite barque. Ils partaient à deux pour la journée, espérant ne pas se perdre dans les brumes et les vagues.

 « Quand la morue donne, il faut la prendre ! « 

Et de retour à bord, les hommes nettoyaient la morue : les piqueurs la vidaient, les décolleurs lui coupaient la tête et les trancheurs la fendaient en deux, lui enlevaient l’arête dorsale et l’envoyaient en cale ou le saleur, salait et empilait.
Les journées de travail duraient souvent 16 ou 18h, mais à Terre Neuve, il n’y avait qu’une loi : « Quand la morue donne, il faut la prendre ! »« Si tu embarques fainéant, tu débarqueras courageux » répète souvent Lionel Martin, un malouin embarqué à 15 ans. Les mousses étaient les chiens du bord ajoute Hyacinthe Chapron. C’est eux qui amenaient le repas à la bordée, puis qui lavaient les morues. Au travail, au froid, s’ajoutaient souvent la brume, les tempêtes, les icebergs. 120 goélettes et 2000 marins du canton de Paimpol auraient péri entre 1852 et 1935 lors de la pêche en Islande.

 La grande pêche nourrit l’imaginaire des hommes

Pendant cinq siècles, la morue a nourri le ventre des hommes mais aussi leur imaginaire. Des peintres comme Marin Marie, des compositeurs comme Théodore Botrel ont immortalisé les goélettes dans la tourmente, la Paimpolaise qui attend son marin au pays breton. En 1886, le roman de Pierre Loti, « Pêcheur d’Islande » raconte la tragique histoire d’amour entre Gaud, jeune fille de Paimpol et le Grand Yann. Les mots de l’écrivain touchent les lecteurs et font connaître le métier bien au-delà des côtes bretonnes. Pierre Loti en profite pourlancer une souscription pour venir en aide aux veuves d’islandais.

 La fin de la Grande Pêche en 1992

Au vingtième siècle, les chalutiers, les bateaux usine remplacent les trois-mâts. Le froid est toujours le même, mais les marins pêchent autant de poissons en quelques jours que les ancêtres en capturaient en de longs mois. Les pêcheurs ne sont plus les seuls à souffrir. La morue est menacée de disparition. En 1992, le Canada impose un moratoire et met fin à cinq siècles de Grande Pêche.

 

 

Paimpol : la pêche en Islande de 1852 à 1935

Pendant cinq siècles, des marins bretons et normands sont partis pêcher la morue au large de Terre Neuve et de l’Islande. Si les eaux poissonneuses les attiraient, il y avait aussi une nécessité économique, les petites fermes bretonnes étaient souvent insuffisantes pour faire vivre les familles. Alors, ils quittaient le port au mois de février pour ne revenir qu’à l’automne, on dit qu’ils ne voyaient jamais les feuilles des arbres…

Paimpol: la pêche en Islande de 1852 à 1935: 
Reportage à Ploubazlanec et Plouézec (22) de Séverine Breton, Thierry Bouilly, Vincent Surrault et Tanguy Descamps – Interviews : Bernard Le Rousseau, président Musée Mémoire d’Islande – Emilie Desouche, statisticienne Université Catholique de Lille.

La vie des femmes des marins de la Grande Pêche

Elles restaient à terre, huit mois toutes seules, après avoir suivi longtemps de la pointe de la Trinité le départ des goélettes qui emmenaient leurs hommes vers les bancs de Terre Neuve et d’Islande. Ces femmes de marin, avaient pris l’habitude de s’habiller de noir en permanence, en deuil d’un père, d’un frère, d’un mari ou d’un fils…

La vie des femmes des marins de la Grande Pêche
Reportage à Ploubazlanec et Plouézec (22) de Séverine Breton, Thierry Bouilly, Vincent Surrault et Tanguy Descamps – Interviews : Nelly Souquet, secrétaire Association des Amis de Pierre Loti – Alain-Michel Blanc, réalisateur du documentaire « Le Père Yvon, aumonier des Terre Neuvas ».

 Saint-Malo : la pêche sur les bancs de Terre Neuve

A Saint-Malo la Grande pêche s’est poursuivie jusque dans les années 1990. Les goélettes ont laissé place aux chalutiers et aux bateaux-usines, mais les conditions sont restées les mêmes… le froid, la glace, le vent et les brouillards…

Saint-Malo : la pêche sur les bancs de Terre Neuve
Reportage à Saint-Malo (35) de Séverine Breton, Thierry Bouilly, Vincent Surrault et Tanguy Descamps – Interviews : Hyacinthe Chapron, président Mémoire et Patrimoine des Terre Neuvas – Georges Goron, chef de choeur « Terre et mer ».

 La Grande Pêche à travers les arts

Si la morue a longtemps nourri les hommes, elle a aussi suscité leur imaginaire. Des peintres comme Marin Marie, des auteurs-compositeurs comme Théodore Botrel ont immortalisé les goélettes dans la tourmente ou les doris sur les bancs de Terre Neuve. Celui qui a le mieux décrit la vie de ces « Pêcheurs d’Islande », c’est l’écrivain Pierre Loti…

La Grande Pêche à travers les arts
Reportage de Séverine Breton, Thierry Bouilly, Vincent Surrault et Tanguy Descamps – Interviews : Pierre Kerlévéo, président Association des Amis de Pierre Loti – Pascal Bresson, scénariste « Entre Terre et mer ».

 

Voyage 2018 de l’AIAPL « Au pays de Pierre Loti ».

Le voyage 2018 de l’AIAPL se déroulera cette année du lundi 24 septembre au samedi 29 septembre au pays de Pierre Loti en Saintonge.

Vous pouvez télécharger le bulletin d’inscription à ce voyage à retourner le 27 avril au plus tard à Françoise Bellot, 1 sentier des Alouettes 94260 Fresnes.

Vous pouvez télécharger le descriptif du programme.

La maison natale de Pierre Loti à Rochefort n’est plus entretenue et se dégrade très vite. En cliquant ici vous aurez accès à l’article paru dans la presse d’Armor du 10 janvier 2018.