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Le pistolet de Sylvestre Floury (surnommé Chél )
Le jeudi 10 mai 2018, une cérémonie émouvante a eu lieu dans la salle « Pierre Loti » du musée « Mémoire d’Islande » au sein du centre Milmarin de Ploubazlanec.
Yves Floury est venu y déposer le pistolet de son trisaïeul Sylvestre Floury. Il était accompagné de plusieurs membres de sa famille dont : sa grand-mère Marie-Rose Floury, dite Mimi, 96 ans ; d’Antoinette Floury, 86 ans, petite-fille de Sylvestre ; de son épouse et de sa sœur ainsi que de 5 enfants.
C’est en présence également de Bernard Le Rousseau, président de l’association « Plaenareg Gwechall », de Pierre Floury, co-fondateur du musée « Mémoire d’Islande », et de plusieurs membres de l’association qu’Yves Floury, ému, a remis officiellement le pistolet, afin qu’il soit dans un lieu protégé, à la vue de tous.
Ce pistolet a une histoire. Selon la transmission orale familiale, Sylvestre Floury aurait sauvé la vie de Julien Viaud, Pierre Loti de son nom d’écrivain, grâce à cette arme.
Sylvestre Floury (des Floury Perro), surnommé Chél, est né le 1er juin 1862 à Pors-Even, en Ploubazlanec, dans une petite maison appelée « Ker Janik », située dans l’impasse « Gardenn an Tadou Kozh ». par son père et par sa mère, il est doublement cousin de Guillaume Floury qui devient Yann Gaos, le héros du roman « Pêcheur d’Islande » de Pierre Loti. Quant à Sylvestre, il devient Sylvestre Moan dit Lurlu sous la plume de l’écrivain.
Sylvestre navigue d’abord au bornage, puis au cabotage et à la petite pêche.
Appelé dans la marine de guerre pour son service militaire, il rejoint la Division de Toulon, le 23 mars 1883, et embarque sur le transport BIEN-HOA qui l’emmène à Saïgon pour l’expédition du Tonkin. Il embarque ensuite sur différents bateaux « en Chine » jusqu’à son retour en France le 12 juin 1885. Il s’est donc trouvé en même temps que l’écrivain Pierre Loti au Tonkin.
Pierre Loti avait entraîné un groupe de personnes, dont Sylvestre, dans un endroit dangereux et malfamé. L’écrivain se trouvant en grand danger, Sylvestre lui sauva la vie en sortant son pistolet. Ce pistolet était conservé depuis par la famille Floury.
Au Tonkin, Sylvestre Floury a participé à plusieurs assauts et a été blessé à deux reprises au combat de Loch-Nan, le 6 octobre 1884, ce qui lui a valu la médaille militaire le 28 décembre 1884.
A son retour du Tonkin, Sylvestre reprend le cabotage et la petite pêche. Ce n’est qu’en 1888 qu’il embarque sur la goélette MARIE pour l’Islande. Il fera 25 campagnes d’Islande.
En 1889, il se marie à Marie-Françoise Le Cudennec et vient habiter le village de Boursoul en Ploubazlanec, sur la route de Launay.
L’histoire de Sylvestre a inspiré le romancier Pierre Loti dans son roman « Pêcheur d’Islande ».
Sylvestre meurt chez lui à Boursoul, le 24 décembre 1934, à l’âge de 72 ans. Il est inhumé dans le cimetière de Ploubazlanec et non comme l’écrit Pierre Loti dans un cimetière avec : « …des tombes mandarines, des dragons et des monstres ; d’étonnants feuillages, des plantes inconnues …dans l’île de Singapour… ».
Nelly SOUQUET, pour les associations Plaenareg Gwechall et Pierre Loti.
Février 1911 : Départ de 20 Goélettes pour l’Islande. Sous la plume d’un dénommé G.L., on pouvait lire:
Quand sous l’impression du roman de Pierre Loti, on veut vivre les émotions fortes ressenties à la lecture de « Pêcheur d’Islande », on éprouve une quasi déception. Non pas que la délicieuse baie paimpolaise ne soit pas agréable à voir par un soleil de février, aussi que dans le fond de la baie de Saint-Riom des goélettes louvoient, mais ces cortèges de mères éplorées, de fiancées regardant d’un œil terne les préparatifs de l’appareillage, tout cela existe plus ou moins sur les bassins de Paimpol. On ne peut, en réalité, assister à ces démonstrations que sur la stèle de granit qui surplombe le promontoire de Pors Even de sa silhouette de mort.
Là, muni de jumelles de vieux pêcheurs à la barbe hirsute, reconnaissant à des signes particuliers des goélettes sur lesquelles sont embarqués les chers absents. Et, en présence de ces indications, bien des paupières parlent des larmes et des mains fébriles, les mouchoirs s’agitent dans la direction des goélettes, qui sous l’impulsion d’une bonne brise, s’éloignent en saluant la terre de leurs pavillons…
Mouchoirs blancs… oh! Vous qu’on agite
Dans le mystère des adieux,
Petits mouchoirs, les morts vont vite,
Restez pour essuyer les yeux.
Mai 1924 : Pêcheur d’Islande
Le producteur et réalisateur Baroncelli va commencer la réalisation de « Pêcheur d’Islande », tiré du célèbre roman de Pierre Loti.
C’est Charles Vanel qui va interpréter le principal rôle masculin. Il était présent il y a plusieurs semaines à Paimpol afin d’étudier les mœurs des pêcheurs islandais de notre région. L’opérateur, originaire de Saint-Malo, Louis Chaix qui, l’accompagnait a déjà enregistré plusieurs séquences de l’armement et des départs des goélettes pour l’Islande.
Ce mardi 20 mai 1924, Baroncelli embarqué à Paimpol à destination de l’Islande à bord de la « MARIE ». À sa demande, une foule immense de Paimpolaise avec leur coiffe participe aux prises de vues.
Également sur place, des journalistes de tous les grands quotidiens parisiens. Et la « MARIE » largue les amarres ce mardi 20 mai à 8 heures du matin.
25 Avril 1925 : Paimpol Cinéma
Séances vendredi 24, samedi 25, dimanche 26 en soirées. Dimanche en matinée aux heures ordinaires
PÊCHEUR D’ISLANDE
- Film de Baroncelli
- D’après le roman célébré de Pierre Loti
- Prix des places: Fauteuils: 3fr, Premières: 2fr, Secondes: 1fr
On s’écrasera dans la salle de cinéma. Il n’est pas un Paimpolais, pas un habitant de Loguivy-de-la-Mer, de Ploubazlanec, de Kérity, de Plounez et même de Lézardrieux qui pourra résister au plaisir de voir enfin réalisé à l’écran l’œuvre que tourna sous leurs yeux Mr Baroncelli. Il faudra venir de bonne heure pour être bien placé.
NB: il s’agit de la publicité relevée telle qu’elle dans le journal de Paimpol de l’époque. Le cinéma se trouvait à l’angle de la place du Marteau et de la rue de Romney. (À vérifier). Par la suite, on le retrouve au bout de la rue Nicolas Armez, derrière la mairie, en face de la maison du département. Puis, actuellement, derrière l’église.
29 janvier 1927: Article dans l’Exelsior repris dans le journal de Paimpol.
« Mon frère Yves »
C’était le héros du livre de Pierre Loti que tout le monde a lu. Retraité de la Marine, Yves Le Corre* coulait des jours paisibles à Rosporden dans le Finistère, oū il était venu au monde. Il savait, on lui avait raconté que son lieutenant Viaud l’avait « mis » dans un roman et n’était pas sans en tirer quelque vanité, bien qu’il fut loin de sa célébrité mondiale. Il vient de s’éteindre à l’age de 75 ans et dort maintenant de son dernier sommeil à l’ombre de l’humble clocher de son petit village.
Si Pierre Loti vivait encore, quelle serait son émotion en voyant disparaître ce vieux compagnon qui lui inspira un de ses plus émouvants ouvrages, et dont il aimait à évoquer le souvenir.
*: il s’agit en realité de Pierre Le Cor (1852-1927)
Le 5 juin 2018, Nelly Souquet a eu le plaisir d’accueillir Marie-Ange Gerbal qui a été émue de découvrir le superbe site de Lann Vras et l’oeuvre de Charly Sallé: « Veuves d’Islandais » d’après Francis Renaud.
Les membres de l’UTL découvrent le mur les disparus en mer au cimetiaire de Ploubazlanec, la Croix des Veuves et la statue « les Veuves d’Islandais » à Lann Vras.
Les membres de l’Association Internationale des Amis de Pierre Loti (AIAPL) et leur président Yves Nicolas ont visité Ploubazlanec et les sites qui ont inspiré Pierre Loti pour son roman « Pêcheur d’Islande ».